Antonio Padoa-Schioppa, Equità nel diritto medievale e moderno: spunti della dottrina

Muovendo dalle basi poste da Aristotele e da Cicerone e sul fondamento dei testi della compilazione di Giustiniano, in particolare del Codice, la dottrina dei Glossatori sull’equità viene ripercorsa in questo articolo a partire da Irnerio, Martino, Bulgaro e Rogerio, che a questo tema dedicarono acute riflessioni. L’idea di equità è poi seguita nel lungo percorso che include gli statuti e i diritti dei comuni italiani (con riferimento a Pisa e Venezia), l’originale elaborazione dell’aequitas canonica, la dottrina del commentatore Baldo degli Ubaldi, l’equità nel diritto dei mercanti (aequitas mercatoria), l’Equity del diritto inglese, i poteri equitativi delle grandi magstrature di antico regime e in particolare del Senato di Milano nell’età spagnola, le elaborazioni contenute nelle opere di Jacques Cujas e il postumo trattato sull’equità di Ugo Grozio. Le conclusioni sottolineano l’attualità del concetto di equità nel diritto contemporaneo.

Sur la base des doctrines d’Aristote et de Cicéron, ainsi que travaillant sur les textes de Justinien, notamment du Code, les Glossateur bolonais – déjà avec Irnerius, suivi par Martinus, Bulgarus, Rogerius et d’autres doctores – ont developpé au XIIe siècle une série de théories sur l’aequitas, que cet article cherche à mettre en lumière. En suite, les statuts des communes (e.g. à Pise) et en particulier les coutumes de Venise ont fait recours à l’équité comme à un critère fondamental de décision des cas. Le droit canonique médiéval a élabore des doctrines qui ont donné lieu à une notion qui lui est propre et qui est connue sous la formule d’aequitas canonica. Encore différent est l’emploi de la notion d’équité dans le droit des marchands au Moyen åge (aequitas mercatoria). La doctrine sur l’aequitas des Commentateurs du XIVe est évoquée en se réferant notamment a Baldus de Ubaldis. On rappelle ensuite que le droit anglais a développée tout un système de règles d’Equity élaborées par la Chancery Court. A leur tour, quelques unes parmi les Courts souveraines de l’âge moderne (tels que le Sénat de Milan) étaient authorisées à juger d’aprés des principes d’équité, même en dérogeant au droit positif. Les doctrines très différentes sur l’équité, respectivement de l’humaniste Jacques Cujas et du fondateur de l’Ecole du droit naturel moderne Hugues Grotius sont évoquées. En conclusion, on souligne l’actualité permanente de la notion d’équité dans le droit contemporain, tant au niveau national qu’au niveau européen.

Moving from the doctrines of Aristotle and Cicero and on the basis of the Justinian Corpus iuris, this article deals with the concept of aequitas as outlined by Irnerius and developed by Martinus, Bulgarus, Rogerius and other bolognese Glossators. The italian communal laws (e.g. Pisa) and customs (as in Venice) also gave room to this principle, while in canon law (aequits canonica) and in mercantile law (aequitas mercatoria) the idea of equity was employed in diverging and original directions, both in theory and in the legal practice. The italian Commentators of the XIV Century (as Baldus de Ubaldis) also worked extensively on the notion of aequitas. In the english legal history the development of the Chancery jurisdiction is of course recalled, as it was rooted and developed namely on the concept of Equity. And in the Continent some Supreme Courts as the milanese Senate in the XVI-XVIII Centuries were entitled to decide cases on the ground of aequitas. An analysis is then made of the different theories on equity outlined by Jacques Cujas and by Hugo Grotius. Finally, the article recalls the long-lasting relevance of the principle of equity in modern and contemporary national and european laws.